mardi 7 août 2012

HK et Les Satimbanks, ne lâchent rien

Rencontre avec HK alias Kaddour Hadadi, créateur du célèbre « On lâche rien », une chanson reprise dans toutes les manifestations.

Qui se cache derrière HK ?
Mon nom est Kaddour Hadadi, j'ai 35 ans. Je suis le fils d'un immigré algérien installé à Roubaix. Mes parents n'étaient pas riches, mais j'ai eu une enfance heureuse, entouré de copains italiens et portugais. J'ai eu la chance d'avoir la bosse des maths, du coup, je n'avais pas besoin de travailler, je m'en sortais plutôt bien. Mais ce qui m'intéressait à cette époque, c'était plutôt de faire du sport et de traîner avec mes potes.

Comment est née votre envie de faire de la musique ?
Le rap et le hip-hop ont débarqué dans notre quartier dans les années 90. C'était le temps où les rappers ont inventé leur façon bien particulière de s'habiller et où s'est développé l'art de la tchatche et l'envie de se la raconter. C'est là que j'ai fait mes premières impros et où sont nés mes premiers textes. J'ai commencé à dénoncer la classe politique corrompue, le berceau africain sur un mélange de rap et de reggae. Aujourd'hui, notre manière de dire est bien plus aboutie que dans ces années-là.

Quel a été votre parcours ?
J'ai fait mes premières armes avec le groupe MAP, Ministère des Affaires Populaires de 2006 à 2009. Deux albums sont nés de cette époque « Debout là-D'dans » et « Les Bronzés font du cht'i ».

Comment est né HK et Les Satimbanks ?
En 2009, j'ai voulu faire un projet plus personnel. Les saltimbanques sont des amuseurs publics joyeux et festifs. Ce qui nous permet de défendre nos valeurs sans en avoir l'air. Et ces idéaux sont en résonance avec notre époque. Dans mon premier album « Citoyen du monde » créé en 2010, j'ai d'abord voulu raconter le destin de personnes de tous les horizons croisées sur ma route, que ce soit un SDF roubaisien ou un Touareg du désert algérien.

La chanson « On lâche rien » de l'album est devenu le leitmotiv des manifestations ?
Nicolas Sarkozy se vantait de ne pas voir les gens faire grève. Ça m'a énervé, car ces gens-là, ils défendaient leur bifteck. Cette chanson, c'était une réponse, un cri de révolte. Puis il s'est passé un truc magique, on ne sait pas comment ça s'est produit. C'est là qu'on a vu que c'était une chanson importante pour un grand nombre de gens.

Votre deuxième album « Les temps modernes » est un hommage à Charlie Chaplin ?
Oui. En 1936 alors que tous promettaient un monde idéal avec le progrès au service de l'être humain, il avait senti l'arnaque et il avait vu juste, c'était un génie. J'interprète également une chanson de Brel. Une référence pour moi. Je le revois dégoulinant de sueur qui nous emportait, nous touchait au plus profond de notre être. On peut dire que le second album est dans la continuité du premier. Le « Ne lâche rien » du premier renvoie à « Indignez-vous » du second. Un clin d’œil à Stéphane Hessel et son manifeste à succès.

Avec « Toute mon vie », vous avez voulu défendre quoi ?
À travers l'histoire d'un ouvrier réunionnais, je dénonce la société du profit et de la réussite individuelle. L'argent et le profit mènent notre société et sont destructeurs. Mais l'être humain n'est pas une entité jetable. Les ouvriers ne peuvent pas être utilisés comme des objets par les patrons. Puis devenus chômeurs, ils sont marginalisés et deviennent « non fréquentables ». Il faut remettre l'humain au centre de notre société.

Quel est votre type de musique ?
Nous clamons une révolte joyeuse et en mouvement sur une musique colorée et entraînante et des rythmes aux couleurs du monde. C'est important pour moi de ne pas se laisser enfermer dans une case musicale. Notre musique, c'est une musique nomade où nous cultivons notre éclectisme.

Quelles sont vos prochaines scènes ?
Nous serons le 15 septembre au Canada et les 15 et 16 février 201 à la Cigale. Et nous espérons l'an prochain être présents sur les grands festivals tels que Bourges, Les vieilles Charrues ou les Eurockéennes et les autres.



En savoir plus ? suivez le fil HK et Les Saltimbanks

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